Éphémères

-  George Sand, mais ce n’était pas un homme? - Non, c’était une femme écrivain qui a dû prendre un nom d’homme pour être reconnue en tant qu’artiste. Tout comme Marcello, la sculptrice fribourgeoise, Adèle d’Affry. - Ah ces mecs, pourquoi faut-il qu’ils se croient toujours plus importants? Déjà que quand il y a 20 filles et un seul homme, on doit dire « ils »… on se calme les gars ! 

- Pourquoi vous nous montrez un film aussi triste? - Mais il n'est pas triste, il est magnifique! Tu ne trouves pas que la relation entre Toto et Alfredo est belle? Ce petit garçon qui n'a plus de papa et qui se lie d'amitié et de complicité avec ce monsieur qui n'a jamais fini l'école et qui projette des films pour faire plaisir aux gens, parce qu'il ne sait rien faire d'autre et que lorsqu'il entend que l'on rit dans la salle, ça lui fait plaisir. - Oui, c'est vrai. Mais quand même, à la fin, Salvatore aurait pu sauver le cinéma. - Non, pas vraiment. C'est un changement d'époque. Les gens ne vont plus au cinéma, l'édifice tombe en ruine. Cela ne signifie pas que le cinéma est mort, ce sont juste les habitudes des gens qui changent. Cela ne change rien au fait que Toto a appris à aimer le cinéma avec Alfredo dans la cabine du Cinema Paradiso. Le Cinema Paradiso n'est pas mort puisque Salvatore est devenu en grand réalisateur de f...

Ils ont 10 ans, appuyés sur les sièges avant, captivés par le film qu'on leur propose : un chef-d'oeuvre des années 80, un film de vieux en somme. Ils ne bronchent pas, il paraît qu'il faut l'avoir vu. L'extraterrestre apparaît : sursaut devant sa laideur, attendrissement devant son regard. Parents et enfants sont pris par l'action, ils ont tous dix ans, ils pédalent pour sauver E.T., ils s'envolent sur leur vélo, ils pleurent de bonheur, de liberté, de rêve.  Revoir E.T., sur grand écran pour la première fois, c'est connaître à nouveau ce sentiment que l'on ressent enfant : l'idée que l'on pourrait être libre au point de voler. E.T., c'est aussi la rencontre avec l'autre ; avec la bête qui n'est peut-être pas celui qu'on croit.

Une église romane au fond d’un vallon brumeux, des pierres sombres et froides, on rajoute des chaises, il y a trop de monde ce soir pour écouter le fameux compositeur d’Avatar… orchestre, chœurs, solistes. Ambiance médiévale pour un voyage au cœur des influences. Ce soir, on entend le Stabat Mater de Jenkins. Occident et Orient se répondent dans des rythmes et des sonorités que l’on reconnaît, c’est émouvant, chaleureux, on comprend pourquoi,  là-bas ; on sait qu’une mère qui pleure la mort de son fils sera toujours d’une même douleur au-delà de toute frontière.