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Affichage des articles du septembre, 2021

Writing Day 5

    Aujourd’hui c’est le rendez-vous des Fribourgeois (entre autres) avec l’écriture. C’est LE jour pour écrire. Alors je m’y mets, comme chaque année, depuis cinq ans.   Où trouver l’inspiration sans être trop niais ou trop attendu ? « Beau jour d’automne doré et doux…. » Et si cette fois je parlais d’inspiration…ou d ’Inspirations  ? Ce livre qui retrace l’histoire d’un petit devenu grand en passant par Paris puis Fribourg. Ce Monsieur qui a marqué notre capitale par ses chroniques cinématographiques. Cet homme chevelu que l’on croisait parfois à la BCU.  L’auteure (autrice) raconte l’intime tout en liant l’humain à son œuvre, aux œuvres qui l’ont marqué( e). Sur la couverture : sa bibliothèque et sa photo noir et blanc, un peu floutée, en guise de souvenir d’un intellectuel fribourgeois. Au dos, son auteure, enfant de la Basse, qui nous présente son troisième livre.  Par les entretiens de Tatjana avec Emmanuel, le lecteur découvre un personnage de Fribourg, son amour pour la photogr

Phèdre! à 17h dimanche après-midi

16h30: les amateurs de tragédie, les amoureux de l’antiquité, les collégiens de 1968, ceux qui veulent montrer qu’ils s’y connaissent, les fidèles qui ont l’abonnement, ceux qui sont invités, le 4e âge, le 3e âge, ils font tous la file, impatients de montrer leur pass-covid et paniqués à l'idée d'avoir oublié leur carte d'identité. C'est lent, on avance au pas de fourmi, on choisit sa place tout étonné de pouvoir s'asseoir à côté  d'inconnus et ceci sans masque. Cela peut clairement être un désagrément cette absence de masque; qui l'eût cru! Surtout en fin de journée... L'ambiance est moite. Les gens ne semblent pas plus détendus qu'avant le Covid. On se pique la place, on s'énerve, on se déplace, on s'assied.  L'acteur entre en scène: ça a commencé? Ah non, c'est le préambule. Ou bien, ça a commencé? Le comédien nous emmène en Grèce, au 5e siècle avant J-C, le public se laisse bercer par les mythes connus et ressassés, mais toujours

L’ombre

  « Je n’arrive pas à courir plus vite que mon ombre. » Le petit garçon de sept ans saute, court, s’amuse dans la cuisine. Sa silhouette opaque est reflétée par le soleil du matin sur les portes blanches des buffets. Il ne parvient pas à s’en défaire. Son ombre lui colle aux talons en mime méticuleux. Et Lucky Luke, il faisait comment pour tirer plus vite que son ombre ? Non, non, ce n’est pas possible ! Ton ombre est une copieuse, son existence n’a aucun sens sans toi. Elle t’est subordonnée, tu restes le principal sens de ta vie, ton ombre te seconde. Celle qui te suit toujours, ou te précède parfois, qui rampe sur le sol sans jamais te laisser tomber, as-tu pensé à l’interroger ? Elle fait partie de toi, de ton être, même si c’est la lumière extérieure qui la révèle, sortie du néant pour devenir reflet ténébreux. Sans toi, elle n’existerait pas. Tu lui fais de l’ombre et parfois, elle te dépasse, juste le soir, quand les rayons du soleil rasent l’horizon. Alors la nuit prend le dess

Chère ennemie

  Chère ennemie,   A nouveau tu me reviens. Grise, laide, ennuyeuse et ennuyée, avec toi, tout devient une montagne, tu ne veux rien et en même temps, tu souhaiterais tout sauf me rendre visite. Je connais ton existence et pourtant, à chaque fois tu parviens à me surprendre. On ne t’attend jamais, tout est facile, tout est parfait et tu surgis, telle une hydre hideuse et affamée. A peine assommée, tu reviens plus forte et plus têtue. Si je savais au moins quand t’accueillir, je te préparerais un thé, des biscuits et une couverture ; mais non, tu as décidé de ne jamais avertir.  Aujourd’hui, tu étais là à l’aube. Je t’ai sentie à m’attendre au coin de ma chambre. Et puis, tu t’es emparée de moi, alors que je revêtais ma robe de chambre. Tu m’as suivie à la table du petit déjeuner. Je sentais ton goût dans mes céréales, ton insipidité dans mon thé ; tu as tout pris, même mon envie. La confiture était fade et le pain très sec. Le thé sentait les larmes et tu dégoulinais partout. J’ai lutt

Qui repasse tes chemises?

  Qui repasse tes chemises ? Est-ce vraiment une question cruciale ? La pose-t-on à l’heure de l’égalité des sexes ? Empoigne-t-on seulement encore le fer à repasser ? N’est-ce pas trop intime ? N’est-ce pas une question qui gêne ? Tu t’es déjà posé la question ? C’est   old school  ? Tu n’as jamais vu un fer à repasser sinon au musée Wasmer… Ou ce matin, alors que tu avais du temps devant toi, tu t’es dit : « Et si j’attaquais cette montagne de linge ? » Heureuse d’être cette petite ménagère qui donnerait de l’amour à son mari en lui repassant ses chemises qui traînent depuis trois semaines, tu t’es demandé : « Et vous, qui repasse vos chemises ? » Ta maman ? Tanguy invétéré, que la honte te consume ! Tu oses apporter tes chemises à ta maman ? A ton âge ? Ce sera là un signe de confiance sans borne en la main experte de la matrone … ou l’oubli du ciseau pour couper le cordon … Mais bon, réveille-toi ! Essayons de stopper l’exploitation de la femme une fois pour toute ! On est au XXIe

Le pédalo, c'est la vie!

  Les vacances en Italie ne vont pas sans la sortie en pédalo. Moment crucial des vacances. Tout le monde l’attend avec impatience et se réjouit lorsqu’il arrive enfin. Alors, on court chercher son chapeau, sa crème solaire ou n’importe quoi de très utile pour enfin atterrir les fesses dans la petite gouille laissée…par une vaguelette, c’est certain. -Le 7 là-bas. -Quoi ? Sans toboggan ? -On peut pas, c’est trop dangereux quand on ne sait pas nager ! -Le pédalo orange ? -Oui, décroche le mousqueton ! -Pouah, y a plein d’algues ! -Oh ben ça va, fais pas de chichis! -Tu as mis de la crème solaire ? -Mais oui, bien sûr ! -Et les manchons ? Tu as pensé aux manchons ? -On a tout ! C’est bon ! Je vous pousse ! -Papa, on peut aller derrière les rochers ? -Mais non, vous n’y pensez pas ! C’est INTERDIT ! Il y a des requins. Toute ma vie, j’ai cru que les requins pouvaient surgir entre les deux digues, nous épiant tout en se léchant les babines, voraces, affamés. Jamais je n’ai nagé sereinement

Un mariage dans le sable.

Ce soir, c'est le mariage de Marie et Sylvain. On va revoir les cousins et des gens qu'on ne connaît pas. 19h, on est au rendez-vous. Sangria, chips, vin blanc du papa et gâteau du Vully.  19h30, les mariés arrivent: fleurs autour du cou, couronne dans les cheveux, ils tapent des mains, on applaudit, des palmiers en décor, le lac et ses clapotis, le soleil couchant et des invités rieurs. On a du sable plein les chaussures et des gouttes de rosé au bout des doigts. Le collier fluorescent autour du cou, on discute fort, on se dandine, on boit, on mange, on prend des nouvelles.  Et puis, il y a la chanson des Félines Dion. Le Tivoli devient un karaoke, tout le monde bat la cadence, on rit, on apprend que les mariés pratiquent le yoga et que leur chalet est humide. La chenille prend le relais, le joyeux comité foule le sable dans la nuit illuminée. Et on boit, et on chante, et on danse. C'est septembre, l'été indien s'est invité à la fête. Bien évidemment: la mariée est

Là-bas

Là-bas, les gens sont vrais, tolérants et sympathiques  avec le voisin du jardin, l’amateur du banc de sable ou le type qui boit toujours son café à la même place et à la même heure. Si tu fais partie de leurs meubles, tu fais partie des leurs, peu importe ta nationalité ou ta religion.  Parfois au bistrot ils sont racistes et homophobes. C’est juste par convention; au quotidien, ils n’en croient pas un mot. Ce sont des gens simples, timides mais ils sentent les âmes. Ils reconnaîtront en toi le bon type. Parfois cruels, leurs silences sont lourds et violents. Mais si tu sais percer leur cœur, tu obtiendras leur confiance.