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Affichage des articles du août, 2022

C'est la rentrée!

C'est leur 15e rentrée, elles sont tendues un peu plus chaque année, non qu'elles ont peur, mais elles sont mères.... La rentrée pour elle c'est à la maison et au travail. Elles organisent à gauche, à droite, changent d'horaire au milieu de l'été et adaptent les heures de repas pour leurs bambins inscrits depuis belle lurette dans les crèches ou les accueils. La tête pleine de nouvelles directives, de pantoufles fermées et de sac de gym, elles arrivent à l'avant-veille de la rentrée à imaginer la veille de vacances pour leurs élèves. La veille du jour J, elles apprennent leurs nouvelles directives, nouvelles évaluations et autres détails importants. Elles imaginent: entre les étiquettes dans les livres et les dates dans l'agenda, il faudra poser son empreinte et apprendre la chorégraphie. C'est faisable. Il le faut.  Jeudi passe, vendredi passe, la choré est annulée pour cause de mauvais temps. Elles la feront chez elles avec leurs bambins et leurs maris

Elle garde des enfants

 Sortie de l’école obligatoire il y a deux mois, elle se promène en ville nonchalamment avec ses faux cils et son training. Dans le couloirs du CO, du haut de son mètre cinquante et de ses 15 ans, elle pavanait un peu pour faire genre. C’était l’adolescence dans sa plus pure expression: désinvolte, maquillée et mal peignée, un style tout calculé.  A la veille de la rentrée , elle se promène toujours, dans les rues de la ville cette fois-ci, avec ses faux cils et son training, les cheveux un peu gras. A sa main, une petite fille en bottes de pluie. Elle tient un ballon, comme tous les enfants. L’adolescente lui caresse les cheveux, elle lui explique la gare, la musique. La petite fille lui fait confiance, elle s’accroche à  sa jambe. Je monte dans mon bus de banlieue chic, elle dans son bus  des quartiers populaires. En un été, elle sait, elle est devenue adulte.

Insomnie

L’orage fait vibrer les stores, il pleut à grosses gouttes dehors. Cécile qui avait peur du mauvais temps, s’est endormie seule dans sa chambre. Émilien qui voulait dormir la fenêtre ouverte, s’est endormi dans mon lit. Son sommeil est paisible et rassurant. Pourtant, le marchand de sable ne passe plus sur mes paupières brûlantes. Christian Bobin embellit ma veille de quelques images somptueuses et respectables, pleines de lumière et d’éternité. Il me donne envie d’écrire. L’atmosphère est moins pesante depuis que le ciel a débordé. Il fait plus frais mais toujours aussi humide. Mes cheveux sont trempés de sueur. Tout semble paisible sauf mon esprit qui vagabonde dans l’espoir d’un échange humain, tendre et bienveillant. Mais ici , le vide règne.