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Affichage des articles du avril, 2021

« Les filles, quand elles me parlent, je ne parle plus. »

Dixit un jeune homme de 15 ans , apprenti de la vie. Ils sont douze et on croirait en avoir vingt, enragés comme des lionceaux en cage. Ils sont enfermés, alors qu’ils rêvent d’un ciel prometteur. Ils sont fous et ne demandent que des expériences en foules. Ils vous respectent au fond, mais ont le pouvoir. Aujourd’hui, ils décident. Les imberbes choisissent de se laisser happer pour les broutilles qui font toute leur tragédie quotidienne. Ils finissent par se frapper, pour plaisanter. Rien n’est plus important que leurs nombrils et leurs illusions. Le jeune amoureux est timide, peut-être sentimental. Au cœur du tumulte, il se prend au jeu de la bêtise adolescente. Les jeunes filles attendront. Ils n’est pas prêt.

A côté du pissoir

Avril 2021. Apéro a l’aperto, covid oblige. Les terrasses sont pleines et nous sommes six. L’âme adolescente et aventureuse, l’équipe de lectrices avides de bouquins se fraient un chemin entre les groupes d’étudiants installés pour la bière du vendredi. On étend la couverture , il y a des mamans organisées dans le groupe, et on s’installe en piquant quelques chips et noisettes grillées. Il ne fait pas si chaud, la bise rappelle la saison. A gauche, les habitués des Grands Places, à droite quelques émigrés dansant sur des notes exotiques; derrière tous les collégiens de Fribourg réunis par groupes de cinq; devant, le cube en ciment qui donne sur le pissoir  improvisé de la gent masculine en proie à ses besoins primaires. Les lectrices aguerries parlent de leurs livres fétiches et lectures du moment. Une cuillère pour Emma, une bière pour Florence, un manga pour Morgane. Elles sont enseignantes et s’inspirent un vendredi en fin d’après-midi. Elles sont jeunes et partagent leurs expérienc

Le sabre de Damoclès

Courbé, lourd, rutilant, prêt au carnage, dessiné au-dessus de la tête comme un rapace prompt à plonger sur sa proie. On l'oublie, puis on le revoit; on l'apprivoise, puis on imagine tous ses coups. Quand l'image s'estompe, les médecins vous le re-dessinent, à grands traits pesés. Quand le mirage se fait lourd, c'est la tragédie grecque et toute sa fatalité. Y'a ceux qui s'en foutent, y'a ceux qui dramatisent et puis il y a celle qui est sous le glaive. Esquive à gauche, espoir à droite, le jour fatidique est renvoyé comme pour donner plus de tension au tragique. On imagine tout et on se prépare au pire. Vient le jour de la condamnation. On a pensé à toutes les trames possibles, toutes les trajectoires de ce sabre; mais pas ce scénario: le salut. Sauvée! Aucune anomalie! L'épée s'efface pour laisser place à la vie, l'air, l'existence soudainement rallongée! Alors, les poumons prennent plus d'air, les épaules s'abaissent, on regard