Éphémères

Un grand théâtre des années 60, rouge, violet, illuminé de glaçons en suspension. Tout est de velours, tout en douceur. On y vient par centaines : jeunes et moins jeunes, en famille ou à deux. Mademoiselle soutient grand-maman pour monter les marches, Madame à revêtu une robe pour l’occasion. Ces messieurs sont en complet pour honorer le lieu ou leur statut social. Les premiers accords résonnent : on termine sa conversation, on tousse une dernière fois. On tremble face au drame qui s’annonce. Puis Mario entre en scène. C’est Alvarez : beau , en costume d’époque, il lance ses aigus et nous sommes sous le charme. Enfin Tosca déboule sur scène, un bouquet de fleurs entre les mains. Un duo s’ensuit, amoureux et suave. Les  solistes sont exquis, les décors impressionnants. La salle applaudit après chaque air mémorable. On est en Italie. Puis vient la première pause. Il faut faire la queue pour prendre un ticket. Nous prenons notre billet pour la seconde pause. Aux actes suivants, Tosca s

" Les têtes intelligentes se protègent"... de l'habitude, de la vacuité, de la bêtise, des donneurs de leçons. Des leçons données par des gens de faibles compétences ou qui ont échoué face à un auditoire impitoyable. Donner des leçons pour légitimer des recherches inutiles, dans une institution vendeuse de bien-penser. Des paroles qui volent entre des murs respectables et des oreilles peu respectueuses. Il faut croire à la fertilité de l'ennui pour assister sagement à un cours de F.C.

Combien aujourd'hui? Zéro. Et hier? Rien. Et si je prenais un texte de ma nouvelle pour voir son succès sur la toile? Allez, copier-coller. 21h Sophie like, c'est toujours la première. 4 pouces levés pour une soirée. Une nuit passe, 10 nouveaux succès. Vite, voir mon blog: 17 vues. Tout le monde n'a donc pas apprécié. Mince. Vite voir mes mails, peut-être que j'ai une réponse du concours de juillet? Rien. Il faut attendre novembre. C'est bientôt là. Et Jb? Il a aimé? Il attend toujours 4 jours avant de lire mes textes...pourquoi? Mais finalement, c'est quoi cette recherche de reconnaissance? Pourquoi untel aurait-il le pouvoir de m'apprécier davantage? Parce qu'au fond, on est bien d'accord, c'est la preuve d'un manque de confiance en soi toute cette quête de reconnaissance, non? Oui, penaude, je range mon natel et ma souris. On ne trouve pas l'amour-propre au bout d'une plume ou d'un clic, mais bon, on y contribue ;o).

La grande dame passe: elle met du rouge à ses lèvres et porte sa tête comme une reine. La petite-fille d'Eve a un sourire discret au coin de ses lèvres carmin, marche en hauts talons et n'oublie jamais son but. Il s'en dégage une sérénité rassurante et son aura vous caresse le bout du nez. Sa chevelure bien coiffée vous rappelle les chignons d'antan et son parfum, un air des année quatre-vingt. La dentelle, elle la porte en-dessous, la psoeudo-diva intemporelle. Elle fait attention à son apparence et à ce qu'elle pense. La grande dame vous effleure vers les quarante ans pour ne plus vous quitter jusqu'au cercueil. Vous êtes une grande dame si vous savez qui vous êtes; vous êtes une grande dame si la vie vous a éprouvée. Vous êtes de toute façon une grande dame si vous faites plus d'un mètre cinquante-deux. Vous êtes de toute façon une grande dame si la hauteur ne vous fait pas peur.