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Affichage des articles du mai, 2020

Dernier acte d’une psoeudo-tragédie

Demain, retour en classe pour accueillir les élèves. Confinés à 27 dans une classe, avec ou sans masque, on sera bien dans la chaleur humaine et la psychose ambiante. Après la rengaine habituelle en situation de Covid-19, il faudra tendre l’oreille au ressenti des jeunes ... dans quel but en fait? Ah oui: pour désamorcer le traumatisme! Seul face à son écran, dans la plus grande autonomie octroyée par des parents assis au salon « en télé-travail », seul face à des devoirs qu’il ne fera pas, l’élève doit tuer le temps afin de survivre à un confinement qui lui permet pourtant de faire les courses ou un tour en forêt. Il ne peut plus voir grand-maman, mais de toute façon, il ne lui rendait pas visite... les vidéoconférences, ça va un moment! C’est pourquoi, on n’aura jamais vu autant de monde dehors qu’en confinement...paradoxe troublant. Dailleurs, maintenant qu’on a déconfiné, il n’y a plus personne dans les forêts...Du jour au lendemain, les cerveaux ne s’aèrent plus et la lecture de L

Une excursion dans le pays de Vaud

Étendues chamarrées, senteurs printanières, des iris à perte de vue, un château à l’horizon, le Mont-Blanc pour décor. Nous sommes à Vuillerens. Ses jardins inspirent la sérénité à ses visiteurs. Du plaisir pour les yeux, un parfum pour l’âme. Un lieu hors du temps pour une parenthèse sans coronavirus. On imagine des mariages au milieu des champs d’iris, on pense aux enfants qui courraient le long des allées de ces fleurs majestueuses: blanches, mauves, violettes, bordeaux. On peut manger italien à l’ombre d’un saule, les pieds dans l’herbe ou déguster le vin du château après avoir acheté un savon. C’est le temps idéal pour une excursion en pleine campagne! Et puis, nous poussons vers le Jura, à Montricher. Vue imprenable sur le massif alpin, le lac et la campagne environnante. On aperçoit ce paysage divin entre deux piliers de la pergola de ciment. Le bâtiment est une curiosité architecturale du XXIe siècle: structure en béton clair couverte de dentelles de nuage et parsemée de caban

Procida

Philippe Noiret et Massimo Troisi y revoyaient leurs répliques, peaufinaient une scène, prenaient du bon temps lors d’une petite pause, observaient les pêcheurs du village, les vrais. Les maisons n’étaient alors pas colorées comme aujourd’hui. Tout n’était pas propret comme sur une carte postale. On sentait encore la pauvreté du Mezzogiorno, aussi bien au large de Naples qu’en Sicile. Et nous, nous avons eu la chance de dîner sur ce port pittoresques fardé de joie et de simplicité . Les pêcheurs réparaient leurs filets en commentant l’actualité, la voûte à l’entrée du restaurant était la même que dans le film, du rose en plus. Le patron nous a présenté ses poissons, nous les avons dégustés avec un petit Vino Bianco della casa. Nous vivions un moment de bonheur pur entre la mer et l’authenticité, un moment en famille sur une île méconnue voire oubliée. Merci au « Postino » de nous avoir conduits dans cet humble paradis.

Vacuité

Après un confinement réjoui, Une routine ralentie, L’attente prend le pas Sur la béate félicité D’un bonheur confiné. On se lève et on attend Que passe le temps Au rythme contemplatif D’un calme relatif. Tout bouillonne à l’intérieur, On voudrait sortir de notre bonheur Pour se sauver, projeter, rencontrer. On allume la télé, Consulte son smartphone 100 fois, Regarde la météo 20 fois. Il pleut, c’est pire: On contemple le vide Gris et humide. L’homme est social ou ermite, mais l’un est un mythe, L’autre un mensonge. Le jour viendra, Où l’on pourra sortir De nos songes embués, De notre vide calculé. On oubliera Mais on saura Que l’humain se cultive Pour qu’il survive.

La mort du bac

Pour oublier son amertume Monsieur hume son chagrin Il tape dans la tapenade Et sirote une syrah. Le bac, il n’y aura pas, Il n’y croit pas. C’était le couronnement de son labeur, Le panache se meurt. Alors il téléphone pour trouver réconfort, Repenser aux humanités perdues en un temps record. Monsieur est en vacances mais se croit en vacance Il oublie le bonheur des heures perdues À siroter une syrah au coin d’un hamac.