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Affichage des articles du mars, 2022

Immersion

Salle bondée. Ils sont tous venus soutenir neveu, fille ou petit-fils. C’est à elle, papa se lève pour filmer ; c’est à lui, maman immortalise le moment depuis sa place privilégiée. Les petits pianistes sont sérieux , les jeunes violonistes pincés. On s’accorde, on s’attend, on s’écoute. C’est beau de voir des marmots faire de la musique ensemble un samedi après-midi au Conservatoire. Il fait trop chaud, on étouffe , ça sent. On regarde le programme, on guette l’aiguille des minutes. Et puis on tourne la tête pour prendre une bouffée d’air. E.a été attentif, il a même fait de la musique! C’est vraiment la fierté de ses parents comme tous les petits élèves de cet après-midi de printemps. La jolie saison des musiciens en herbe ravit les parents mais peut-être pas tous les auditeurs…Le plaisir avant toute chose…

La thérapie par la boxe.

Ils m’attendent au fond du garage. Une clique de jeunes, quinze ans tout au plus. Un homme plus âgé se parque et ouvre son coffre. Il en sort des outils pour réparer l’ascenseur.   Je les salue, un par un. Les derniers s’avancent ; le plus naïf ne veut pas payer. Nous réglerons ça plus tard. Nous descendons par l’étroit escalier métallique qui conduit dans un obscur sous-sol sans fenêtre ni chauffage. Le sol est recouvert de tapis en mousse gris. Des sacs pendent au plafond, de tailles différentes, ressemblants à des gros polochons ou des luettes tenus par des chaînes. Les jeunes se préparent. Chacun face à son sac. Aristide gueule des coups, chacun se donne de la peine, plein de hargne et de fureur. Une heure durant, les boxeurs apprentis poursuivent leur entrainement comme si plus rien d’autre n’existait. Dehors il pleut, mais personne ne le sait. Les sacs se balancent encore à cause du courant du chauffage d’appoint. Les ados se rechaussent, remontent l’escalier, retrouvent Memet qu

Quels souvenirs pour nos enfants?

Enfant, vous entendiez vaguement parler de la chute d’un mur, vous appreniez Bonn et Berlin comme capitales de l’Allemagne et vous ne vous étonniez pas de voir un abri antiatomique au sous-sol de certaines maisons. Ensuite, il y a eu quelques crises économiques, le Rwanda, la famine en Somalie, la guerre de l’autre côté de l’Adriatique et le communisme avait une odeur « d’ostalgie ». Aujourd’hui, nos enfants ont vécu une pandémie durant laquelle, non seulement les expressions étaient masquées mais aussi l’anxiété était extrême face à un ennemi invisible et sournois. Désormais, ils entendent parler de la guerre à nos portes et s’inquiètent, car ils sentent bien qu’un danger plus grave qu’un virus menace le monde. Alors que la tragédie s’invite chez nos petits, quels souvenirs laisserons-nous à nos enfants?