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Affichage des articles du septembre, 2020

Ancienne Gare, Writing day 2020, au bout d'une table.

 Promenade dominicale ou Ancienne Gare Writing Day? La vie est un dilemme: meringue ou bricelet, vélo électrique ou bicyclette, demain ou maintenant, croire ou soupçonner, stylo ou plume, support numérique ou parchemin, Spritz ou Sprite? Ancienne Gare, amis, gotha, textes, orgueil, humilité. ça sent la bière et les fins de week-end cafardeux. On écrit pour laisser une trace même si on s'est désinfecté les mains. La solution hydro-alcoolique n'efface pas l'empreinte. Un peu d'encre, de sentiments, de spontanéité. Que retiendras-tu archiviste du dimanche? Meringue ou bricelet?

Writing day

Aujourd'hui, c'était le Writing Day à Fribourg. J'ai pris mon plumier, quitté ma famille, emporté ma culpabilité et me suis rendue à l'Ancienne Gare. J'y ai retrouvé Tatjana et les autres. On a bien papoté, écouté une interview, tendu l'oreille aux textes, bu un truc, écrit, pedzé. Musique jazz, dimanche après-midi frigorifique, la jeunesse écrivante, les écrivants fribourgeois. Je ne savais pas quoi écrire, j'ai écrit sur la culpabilité et la meringue. C'était un début de soirée sympa, léger, rieur.  Et puis est survenu : le jour de la reconnaissance. Charlotte, une inconnue pour moi, m'a dit qu'elle avait lu mes textes ! Paul m'a dit que j'étais une écrivante. Georges m'a dit qu'il appréciait mes textes dans le Républicain. They did my writing day!

Chez D.M.

C’est un restaurant de la place, reconnu pour son inventivité et ses prix exorbitants. Assis sagement à notre table sans bougie, on se tient à carreaux sous le regard narquois du chef, exposé en grand portrait post- soviétique.  On découvre la cryogénisation dans l’assiette mais pas encore le botox. On vous sert des mets exquis qui vous rappellent la purée de grand-maman Odile ou les bricelets de grand-papa René ( même si c’est quand même pas ça, faut pas exagérer !). Et puis la framboise avec le bœuf et le gingembre avec le colin et le café avec la crevette crue. On adore. On s’étonne. C’est léger et goûteux.  Et puis le serveur se vexe. On paie 22 fr une flûte de prosecco offerte et 9fr le café sans mignardise, on ne vous avouera pas le prix de la bouteille de vin rouge. C’est cher et il n’y a aucune connaissance de la matière, de l’authentique. On vous prend pour des ignares et on vous facture l’eau 16fr le litre. De la cuisine vegan et des  vins prétexte pour amateurs de technologi

Ingratitude

Accompagner Torcher Consoler Nourrir Enseigner Jouer Raconter Cueillir des noisettes ou des cerises sauvages. Éduquer son enfant et lui donner tout son temps, toute son âme, tout son amour.  Pour lire, au final, sous un dessin d’enfant: « Une maman ça sert à donner des enfants »... C’est réducteur voire révoltant. Même si la gestation et les premiers mois sont intenses, pourquoi diable être réduite à cela? En plus, la maman fait deux centimètres de haut à côté d’un papa de 20 cm minimum...c’est dire l’estime et la place laissée à la maman! Une mère-porteuse lilliputienne! Même au siècle passé elle aurait eu plus d’importance!  Tout donner ... par humilité , pour l’humilité.  Les enfants sont ingrats.

Les photos sur la commode

 Tu t’es dit que laisser cette commode dans le dénuement complet était trop anxiogène. Trop de vide, trop de liberté, trop d’horizon.  Il faut y poser quelque chose. N’importe quoi, au plus vite! Alors tu y lances des habits à raccommoder, tu y laisses un bricolage d’enfant et oublies les vestiges d’un calendrier de l’avent...et des photos! De famille! Et puis tout s’empile devant les clichés de perfection. Ils se font discrets, se cachent derrière les piles d’habits ou même derrière la boîte à outils parfois. Un jour, tu déblaies la commode et tu y laisses trôner: les photos encadrées. Fierté d’une maman, exposée humblement dans la chambre à coucher, sur l’autel de sa réussite. Et tu repenses à la commode de ta grand-tante célibataire. Elle aussi y posait ses trophées de famille. Sa fierté, son clan, sa raison de vivre. 

« Vesti la giubba »

 « Le cœur envenimé », l’esprit fou, la raison délirante, Paillasse s’égosille avant d’égorger. C’est Jonas le ténor, le grand, l’éminent acteur, le fabuleux chanteur. Il est beau dans son rôle qu’il vit jusqu’au bout des ongles. « La face enfarinée », il transmet tout le désespoir et toute la folie d’un homme. Le public est bouleversé, pris d’effroi et de fascination. Nedda meurt. « La commedia è finita. » Alors revêts ta veste et joue, joue ton rôle.

L'été indien

Il fait bon, il fait doux, les hirondelles s’envolent en nuées. Depuis mon canapé d’extérieur,  sur la terrasse du haut, j’observe leur  agitation furtive, qui ne durera que quelques soirs.  Derrière moi, le quartier, qui semble tout droit sorti d’un décor de film se  déroulant au Maghreb ou sur une île des Cyclades. Atlas n’est pas loin, qui toise, hagard, le  crépuscule d’un monde épuisé. La soirée semble douce, et pourtant, il y en a trop pour que  l’on se sente rassuré. L’été se prolonge et on l’apprécie.  Mais c’est la mousson fraîche d’une  fin d’été frissonnante que l’on attendrait. On aurait rangé les meubles d’été, sorti nos  cirés et on passerait nos  soirées au salon avec une tisane de verveine citronnée.  Ça dure, ça finit par nous inquiéter.  Et voilà que les cyniques prophétisent et que les pessimistes râlent. Alors on fait des panneaux, des manifestations pour changer ce monde en  désuétude. On s’insurge, on crache sur le capitalisme et on pleure quand il se meurt. On ap

Un crime contre l’humanité

 Le mot masqué, cachés derrière des rideaux synthétiques, des choristes tentent de reprendre une répétition. On s’entend chanter comme si l’on faisait un solo. Il manque l’osmose d’un chœur,  abattu sous le coup du covid. Les solos, on connaît! Depuis le sinistre 13 mars, c’est chacun pour soi. On nous empêche de rencontrer l’autre pour préserver des vies... d’individus. On nous a chanté la nécessité du confinement, la  solidarité dans l’adversité. Mais où est la solidarité pour sauver l’humanité ? A-t-on pensé au moindre atome d’humanité qui constitue notre âme? L’art est muselé, anéanti, étouffé. Pourquoi? Pour sauver des vies? Non, assez de bons sentiments! L’art n’est pas rentable. Alors pourquoi le préserver? A quel moment l’humanité a-t-elle pris conscience de son sens? A quel moment l’humanité a-t-elle pris conscience de son âme? Le covid sépare, le covid tue, le covid noie notre humanité, le covid aspire nos âmes, le covid nous emmerde, le covid nous musèle, le covid est crimin