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Affichage des articles du octobre, 2021

Genova la superba

Rien d’orgueilleux dans cette superbe ville portuaire ligurienne. Tout le monde la prend de haut, personne ne s’y arrête vraiment. Et pourtant: un port piéton, un aquarium imposant, des  bateaux et encore des bateaux, petits, énormes, yachts et cargos. Une ville à deux étages, une atmosphère sereine et posée, des rues élégantes, couvertes d’arches soignés, une place somptueuse et une fontaine monumentale. Les églises sont romanes d’origine, rayées de leurs marbres bicolores, couvertes de l’or du XVI e siècle à l’intérieur. Si on veut opter pour la passeggiata locale du dimanche, après-midi, on s’aventurera au sud, lungomare style « « promenade des Anglais », pour aboutir à un village digne des Cinque Terre: Boccadasse. Il y a mille choses à voir à Gênes. Il faut s’y arrêter! Quel bonheur de prendre l’aperitivo en bord de mer , une soirée douce de mi-octobre! 

L’aculture

Parfois on l’évoque pour faire bien. Il faut en avoir et la montrer, un peu. Alors on est dans son temps et peut-être juste pas mondain.  A l’école, on se dit que ce serait bien qu’on lui fasse la part belle; sinon, qui s’en occupera? On l’intègre à une lecture, à un style de musique, à un cours d’histoire ou de mathématiques. C’est timide, c’est gratuit.  Si on creuse la passion, on pourrait imaginer acheter ce livre pour les élèves, ce serait mieux que de se partager un exemplaire pour toute la classe. Mais on ne peut pas. Pas les moyens, qu’ils disent. Et puis mon écrivain, qui va le payer s’il intervient dans ma classe? Pas les moyens. Mais cette expo, on pourrait aller la voir avec les élèves? Pas les moyens. Alors on reste dans nos classes aux stores clos pour mieux voir la fenêtre sur le monde extérieur: la toile. En vérité, le store est cassé et il n’y a pas de réseau. Malheureusement, les sous vont à la communication mais pas aux moyens d’éveil de nos élèves, ces citoyens de d

Monsieur H.

Monsieur H. est écrivain . Il est aussi fribourgeois, d’un village où parfois, le brouillard demeure. L’autre jour, il est venu dans ma classe. Des élèves intéressés qui ont posé tant et tant de questions à l’écrivain, en chair et en os. Impressionnés et passionnés, les jeunes lecteurs ont même pris une photo avec Monsieur H., en lui faisant des compliments sur ses cheveux blanchis par les ans. Recevoir un écrivain dans sa classe, ce n’est pas anodin. Avant, on est tendu et anxieux, pendant, on est pendu à ses lèvres et intimidé, après, on est sur un nuage. Comment ne pas grimper sur un nuage de bienveillance après ces paroles pleines de bonté?  Un être touché si profondément par l’humain, ne peut qu’exceller dans la retranscription des doutes et des sentiments de ses personnages. Il sait dépeindre la complexité des hommes sans tomber dans le manichéisme. Sa narration est aussi difficile à pénétrer que l’âme humaine, en proie aux passions et à la raison. L’intrigue est cossue, l’épilog

Exercice surréaliste (Atelier d'écriture avec Bastien Roubaty)

On m'y avait retrouvée, au méandre de ma mémoire, dans une étendue de buissons qui piquent. On m'avait préparée pour le sacrifice de la catharsis en vertu de leur courroux. C'était une antique liberté, l'état bizarrement plié de mon corps accablé. Elle semblait lumière au coeur d'un beau livre d'images. Intérieurement, l'enthousiasme craignait le foutu plancher plein d'échardes.  Je te prie d'excuser ce bazar digne d'un monde collé à toi.  C'est plutôt la peur de la forêt qui étreint mon enveloppe timbrée.  Je suis ce carambar suintant sous le tabouret de la cuisine.

Revoir Mme. S.

 Ses cheveux avaient blanchi, elle avait toujours le même sourire, si accueillant. Hier , j’ai revu Mme. S. C’était lors d’un événement littéraire local. On relisait des textes écrits l’an passé au même jour, comme chaque année depuis 5 ans à Fribourg. Le ton enjoué, mon ancienne professeur de pédagogie n’avait pas perdu de son enthousiasme. A la fin, je suis allée la saluer. Elle a eu de la peine à me reconnaître… les années passent. On a fait schmoliz , on a discuté de littérature et de bricelets. J’ai été surprise qu’elle me considère de la famille puisque feu son mari vient du village voisin du mien. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que son nom de famille est le même que celui de ma maman. Une parisienne qui est fascinée par la confection des bricelets, vous en connaissez beaucoup vous?