Éphémères

Si elle l’a choisie, ce n’est pas pour sa difficulté orthographique. L’enseignante a dicté ce texte qui veut dire beaucoup et qui résume certaines de ses valeurs si bien évoquées par cet auteur humaniste. Une lueur à scintillé dans le regard de ses élèves masqués. Ils n’ont rien dit, ils on juste souri. Ils savaient que c’était là un plaisir esthétique plutôt qu’un réel exercice.

 …dixit maman. Et elle a raison. Finis les réjouissances, les scintillements et les espoirs. Tout est dit, les décorations sont rangées, les rencontres de famille reportées au printemps. On a quand même eu cette lueur de Noël pour égayer la nuit du solstice d’hiver. Désormais, les « jours montent » mais qui l’aura remarqué? La lune éclaire vos matins quand vous partez travailler et il faut toujours sombre quand vous revenez et plus de bougie pour rendre la soirée chaleureuse. Non, la période n’est pas au cocooning mais à la rentabilité. Il faut se sentir neuf, plein de bonnes résolutions et d’idéaux que l’on n’arrivera pas à atteindre. Alors résigné, on se sert un verre de blanc en plein « dry january », l’aveu d’une défaite ou d’un certain réalisme.

11h, jour de l’an. On allume la télé, on fait sauter le champagne et on se régale de toasts au saumon. On finit de ranger la salle à manger tout en s’arrêtant devant une polka ou pour esquisser trois temps de valse. Les timbales rythment la danse, les cordes s’envolent sur la mélodie populaire. Une musique joyeuse et légère pour une nouvelle année sans attente. Et on se souvient qu’enfant, on rêvait d’aller voir un jour écouter ce concert en vrai, à Vienne. Belle illusion.  La petite fille s’imaginait alors débutante au bal de l’empereur, au bras de son galant. Aujourd’hui, cela fait 14 ans qu’elle danse au bras de son prince charmant. 1,2,3 la valse ralentit puis reprend de plus belle. Il faut danser la vie malgré les pandémies!