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Affichage des articles du février, 2020

Mardi gras 2020

Rouge, vert , rouge, non, vert. Organisation à la suisse-allemande dans un village des plus symboliques au niveau national: Zermatt! Mais la frontière est là, à deux pas: l’Italie. Da Giuseppe et son cortège de pâtes. « Pasta e basta ». Aux truffes, aux quattro  formaggi, ricotta e spinaci... un bolgheri, un limoncello, un caffè et le tour est joué! Il fait chaud, on est au bar, Giuseppe chante, on boit , on chantonne, on se balance, on écoute la variété italienne. Puis on ose une faveur: Gianna Nanini ! Giuseppe cherche dans son carnet : la piste 74. 10 minutes plus tard c’est « I maschi » puis Eros, on se croit sur la plage en Italie. Alors on fredonne ces airs connus et resservis dans tous les karaokés et on finit par réserver, à la suisse-allemande, pour dans une année ! On re-fêtera carnaval mardi gras 2021!

Exercice d'écriture, 20.02.2020

Vanité. En retard par vanité. Quelle idée! Une heure à tuer et succomber à la vanité d'un prétexte superficiel. Après tout, pour écrire, il faut avoir de belles mains! Et quoi encore? Entrer dans un "Nail bar" alors même qu'on prône le naturel contre l'artifice. Mais elle ne sait pas le faire elle-même. Alors, au lieu de préparer son cours sur "la remise en cause de l'absolutisme", elle s'en va, laissant derrière elle son école et ses chers élèves. Elle se dirige vers la boutique à chinoiseries scandinaves pour se procurer un carnet, pour l'atelier d'écriture de 17h, puis franchit le pas...de porte du fameux bar à vanités. Avoir de belles mains comme les dames! Parce qu'à partir de trente ans, on est une dame! Après une petite heure de silence, elle accélère le pas et court à son rendez-vous, son rendez-vous avec l'écriture. Elle passe devant le fast food italien "Va piano", la prochaine fois elle saura.

Pauvre foie!

14h30. Elle m'accueille sous la pluie. On discute pour établir un objectif. Je m'installe sur le fauteuil du Corbusier. Elle m'emmaillote dans des couvertures. On reprend nos objectifs. Je ferme les yeux. Elle rigole. Je rigole. Elle me tire le doigt, fait des gestes ésotériques au-dessus de mon corps affalé sur la chaise longue. Elle finit pas me frotter le foie en y décelant des colères retenues. "Pauvre foie!" Et si c'était un excès d'apéro?

Hier, j’étais au concert.

Deux , non, quatre spectateurs sont en retard . Pas gênés d’arriver en plein premier mouvement de la quarantième, ils finissent leur discussion. Un jeune mélomane, deux sièges plus loin, bat la mesure et chantonne au rythme de l’orchestre. Un vieil homme derrière moi annonce chaque numéro, la partition à la main. Mmh, depuis quand va-t-on au concert avec la partition? Les instruments sont d’époque et résonnent peu, évidemment. L’interprétation est parfaite mais trop légère. Elle ne rend pas le drame. Puis vient le requiem. Non, non, pas celui de Fauré mais bien du même compositeur. Tout en nuance et sainteté. Le chef d’orchestre danse le menuet, les solistes sont deux vestales qui offrent leurs notes à des nuées célestes. Les deux autres s’accrochent aux notes. Mozart était peut-être trop cérébral ce soir.

Pulmex

Des cris stridents de franche rigolade. C’est la poitrine la plus sensible, après les pieds et le dos. On a tous ce souvenir de la friction au pulmex avant nos nuits enrhumées. C’est maman ou grand-maman qui s’y collait en nous appliquant l’onguent décapant. L’odeur vous prend encore les sinus et vous vous tortillez rien qu’à son souvenir. Alors vous riez de bon cœur, ému, lorsque vous appliquez le même soin à vos enfant avec un onguent plus naturel, plus XXIe siècle mais qui fait le même effet. Ils en redemandent, tous les soirs, même si le rhume est passé et c’est toujours les mêmes fous-rires.

Joyeuse fondue!

-Trop épaisse. -Qu'est-ce qu'on peut faire ? -Ch'ais pas. Maman, debout, cherche son bout de pain. Emilien parle fort et tente de plonger sa petite pomme de terre trop cuite dans cette masse alléchante qui ne se laisse pas goûter. Cécile, à genoux sur sa chaise crie: "Attention!" et plonge elle aussi sa fourchette dans le graal fribourgeois. Papa reste impassible et pèle ses patates. La fondue c'est tout un art, soi-disant, et beaucoup d'excitation. Elle n'est jamais au goût de tous et on finit, en général, tous debout pour racler le caquelon et choper un peu de religieuse. La fondue ne crée pas forcément la bonne humeur, mais elle crée la discussion. Toutes sortes de discussions : de sa consistance à l'éducation des enfants...Certains n'en mangent plus car elle est trop indigeste, d'autres la vénèrent et ne s'en passent pas. C'est notre patrimoine. Les Fribourgeois ont le foie bien accroché et la langue bien affûtée.