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Affichage des articles du décembre, 2020

« Toutes les nuits, avec mes copines... »

 « ...on s’amuse, en chantant du Gerschwin! » Faire découvrir ce conte musical, de 1979 s’il vous plait, on donne dans le vintage, ça vous fout la pêche et la nostalgie. Des vedettes réunies pour enchanter les petits, un conte haut en couleurs et moderne; ça swingue, c’est jazzy , c’est rock and roll! Mes enfants s’inquiètent: est-ce que la sorcière se transformera en princesse? Est-ce que le prince va venir? Tout est réuni pour passer un moment féerique en période de Noël pandémique. Un petit tour dans l’enfance et la soirée est lancée: à défaut de danser avec mes copines, je chanterai toute la nuit!

Revoir sa cousine

Revoir sa cousine, c’est reprendre une conversation là où on l’avait laissée il y a quatre ans; c’est se revoir de sept en quatorze sans s’en vouloir ni se poser de questions; c’est discuter sans les nommer de valeurs communes et acquises; un patrimoine que l’on connaît mais que l’on ne nomme pas; c’est aussi se souvenir et se réjouir de l’avenir. Revoir une cousine, c’est simple et facile, mais ça se fait peu. Par timidité ou par négligence; parce que ça ne change rien à notre quotidien de la voir ou non; même si ça l’éclaire d’une douce nostalgie et d’une confiance naturelle.

Torna Surriento

 Sorrento! Tout le charme de l'Italie, l'Italie des contes, des histoires et des mémoires idéalisées! Sur la baie de Naples, on aperçoit les sirènes, on entend le ténor chanter son air mélancolique et gai, on imagine le dauphin sauvant le petit garçon de Pline. Préservée de toute érosion, Sorrente domine la baie, s'incline devant le Vésuve et s'efface quand on regarde Capri. Dans la petite ville, on se sent hors du temps, suspendu entre terre et ciel, surplombant la mer, on boit un spritz delle Sirene, on se croit prince ou vedette, on admire et on inspire le bonheur et la volupté.

J’ai essayé Wagner...

 ...que dire sans être offensante? Une ouverture de Lohengrin (l’opéra le plus accessible...) magnifique et mystique, reprise ça et là pour un embryon de mélodie ou d’air cérébral. Rien ne touche le cœur, rien ne touche l’âme, tout est intellectualisé, les tripes ne ressentent pas, elles se tordent d’effroi. Tout m’horripile dans cette œuvre. Des récitatifs guerriers, nordiques, dopés à la testostérone. Des femmes, pour le peu qu’il y en ait, jalouses, solides ou pures et intouchables. Non, Wagner ne me fait pas rêver. Je le préfère en fond de scène dans un film de Charlie Chaplin...

Dire au revoir de loin.

 S'en aller en plein confinement, c'est comme sortir par la petite porte. Les proches, les très proches, pourront vous dire au revoir comme il se doit, mais sans musique et sans le soutien des voisins, des amis, de la famille plus lointaine. Il faut être humble pour finir en décembre 2020. On peut mettre un cd pour la cérémonie et dire des belles choses sur la personne défunte. Mais pleurer en choeur, il n'en est pas question. On peut faire son deuil, seul. Mais s'effondrer de chagrin dans les bras d'une cousine, il n'en est pas question. On peut donner l'eau bénite devant la famille, mais accomplir un rituel en public, il n'en est pas question. Enfin, on peut aller au cimetière en effectif réduit, comme par le passé, et dire au revoir dans l'intimité, parce que ça, c'est encore permis. Paix aux âmes parties en cette période peu propice.

Combattantes de la vie

"Les femmes endurent en général plus de souffrances, de maladies et de misère, ne serait-ce qu'en mettant leurs enfants au monde que n'importe quel héros de guerre. Et que récolte la femme pour la douleur qu'elle a subie? (...) Les femmes sont des soldats, qui luttent et souffrent pour la survie de l'humanité." Anne Frank, lettre du 16 juin 1944. Cette jeune fille de treize ans, enfermée dans sa clandestinité, ne saurait mieux résumer le statut de la femme, sanctuaire de l'humanité pour l'humanité. Destinée à donner la vie, elle endure son rôle avec courage et renoncement. Peu de reconnaissance ou un diktat de la société l'accueillent dans ses souffrances. Gardienne des âges, c'est elle qui donne le socle à la société et on ne saurait l'appeler "le sexe faible" de peur de l'humilier. Sa force, elle l'a mise dans ses entrailles et la mémoire de ses ancêtres qui l'ont fait avant elle, avec humilité et confiance. En donna