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Affichage des articles du novembre, 2019

Du bien-être en périphérie

Prendre Berne puis Neuchâtel et sortir à Bethlehem...faire confiance à son étoile, prendre le bon giratoire et nous y voici: un centre de bien-être en périphérie de la capitale. Un temple du capitalisme pour gens de leur siècle, celui de la consommation et du numérique. Il fait bon chaud à Bernaqua. Tout y est bien pensé: les familles se marrent et les ados font splash. Tout est propre et on ne voit même pas les sauveteurs. On peut même manger en costume de bain; en « chargeant » son badge...Mais pour qui cherche à se ressourcer dans un spa, je conseillerais d’autres lieux plus charmants que cette gigantesque aire d’autoroute du XXIe siècle. Le seul endroit calme et reposant, où l’on peut écouter de la musique les oreilles dans l’eau, est muni d’un écran géant qui hypnotise les baigneurs... Vous pouvez donc vous baigner à Westside, mais aussi manger international et faire vos emplettes . Un marathon d’enseignes variées happent le passant pour l’attirer dans ses rets; même si au final

Vague à lame

Elle surgit sans qu’on ne s’y attende Vous enveloppe d’amertume Boit votre bonté Vous dégueule dans le dos Lit par dessus votre épaule Et coupe dans vos certitudes.

Le rôti du dimanche

Les tomates se délectent du jus du rôti qui tourne paisiblement sur la broche. C'est le secret de l'oncle Claude: les tomates sous le rôti. Nous arrivons à onze heures, tante Alix coupe les tomates. Nous prenons l'apéro en grignotant des cacahouètes salées. Nous attendons que le rôti soit cuit. Treize heures, Sophie et moi aidons grand-maman P. et tante Alix à mettre la table sous la tonnelle romantique: des glycines épousent la structure qui recouvre la jolie table blanche et ses chaises en fer forgé. Il y a des petits trous sur la table, un liseré de petits cercles qui forment une frise sur tout son pourtour. J'adore y appuyer mes doigts tout en sachant très bien qu'ils ne passeront jamais. Tout le monde se met à table après avoir admiré les beaux rosiers et le jardin potager bien entretenu. C'est un dimanche d'été, il fait bon sous la tonnelle de l'oncle Claude et tante Alix. On aimerait tellement que tous les dimanches soient aussi harmonieux, juste

Pour plaire

Un thème fébrile Des mots tranchant Les âmes Des onomatopées gueulant Des drames Une fin servile Pour combler de reconnaissance Le cœur vide et l’art-prétexte Au-delà d’un texte Des paroles à contre-sens.

Au bistrot du coin

On y vient souvent seul le vendredi midi.  On y mange une soupe ou autre bocal original. On y vient pour se retrouver à demi. On y vient parce que c’est central. On y croise la cousine ou l’amie. Le coin est chaleureux pour un jour hivernal. On s’y installe furtivement, notre temps est réduit. On y passe comme le courant d’air qui traverse le hall. On y est bien, c’est le Point Commun !

Inspiration infantile

Cécile pleure, car à son réveil, elle découvre qu’il n’a pas neigé. Son grand frère, 5 ans, lui propose gentiment: « Je peux te faire un dessin de neige si tu veux! » Un moment si touchant valait la peine d’être inscrit, même virtuellement. On dit merci au jeune poète et à la mélancolie de sa sœur. On dit merci la Vie de laisser poindre la bonté au travers de l’être humain, gratuitement et sans contre-partie. On dit merci à ceux qui pourront apprécier cette juste mélodie comme une caresse sur leurs joues.

La page blanche

Je n'ai rien ressenti cette semaine. Sinon de l'appréhension face à l'attente d'une réponse de la maison d'édition. Alors la nouvelle est enfin arrivée au détour d'une soirée d'anniversaire tout humble et familiale. 22h. Refusé. Ouf, une page se tourne, plus d'attente sinueuse ou de projection abracadabrante. Les textes ont quand même plu mais étaient trop et pas assez. Alors ça va. Mais je fais quoi maintenant? Je continue mes effets-mères éphémères, mes cours et mes gâteaux. Rien ressenti. Pas de petite phrase que l'on a envie de décontextualiser, pas de clin d'oeil opportun ni d'émotion forte.  Mais après cet e-mail, la déception a flouté mes esprits. C'est dommage. Mais c'était pas le moment.

« Je m’assieds sur le hosanna »

« Je m’assieds sur le hosanna. » Comment? Qui peut s’asseoir sur le hosanna? La grande Sophie bien sûr ! Elle, elle peut. Elle chante si bien! C’est un ange qui loue le Seigneur...Son Laudate Dominum résonne encore comme un écho céleste dans nos humbles oreilles d’amateurs ;  et chacun entonne chez soi, sous la douche ou en cuisinant, ce chant mélodieux. Pierre-Fabien gesticule passionnément face à l’orchestre , le chœur et sa bien-aimée. Les dames du chœur pâlissent d’admiration. Les hommes sortent leur plus beau timbre. Et les cordes! Les violonistes angéliques tirent leurs cordes pour enchanter les âmes; le basson accompagne la soprano avec un son si humain! Le Seigneur a peut-être déserté les lieux car on ne l’y célèbre plus ; mais Saint-Michel veille à ce qu’on y célèbre encore la beauté ou l’absolu.

Pèlerinage de la Toussaint

Les enfants de chœur ne s’inclinent plus devant l’autel. Des ceps de vigne remplacent le chemin de croix en céramique. La madone a cédé sa place à des saints, les autels latéraux sont pourvus de testostérone. Et le reliquaire ? Envolé. Sa niche est recouverte d’une image votive. Au lieu du tabernacle naïf , un beau buffet éclairé par derrière. Seules les fresques, les deux statues de bois médiévales, l’orgue et le chœur sont restés pour tout repère. Les cloches sonnent toujours aux mêmes moments, mais le vieux sacristain est depuis longtemps enterré. De jeunes sacristines officient en jeans slims, du haut de leurs seize ans. L’église de Font demeure malgré le temps, balayée par les vents et les âges. On quitte les lieux d’une jeunesse bénie pour rejoindre les ancêtres ensevelis dans notre paroisse d’origine. Cheyres et ses quelques envieux nous observent au passage. Les tombes d’Odile et d’Alfred sont fleuries, celle de tante aussi. Les lieux sont accueillants et sereins comme depuis