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Affichage des articles du mai, 2019

La place de jeu derrière la grande salle

Derrière la "grande salle" de C. se trouve une place de jeu. Un immense carré de sable où trônent deux balançoires, un toboggan bleu râpé qui brûle les fesses, une échelle en fer et un cheval de bois. Ce petit paradis est entouré de rondins de bois qui clôturent l'espace des enfants. Puis, juste à côté, une tour en bois et une longue tyrolienne. On y joue avec vue sur le lac et le séquoia fendu en deux par la foudre de 72. Derrière la tyrolienne, un verger. Si seulement notre espace de jeu se prolongeait dans ce jardin secret et interdit! Cela en doublerait l'aire. J'en ai rêvé et c'était merveilleux de transgresser la haie pour pénétrer dans ce verger blanc au printemps et vert en été. Aujourd'hui, derrière la "grande salle", il y a toujours la vue sur le lac et les rondins qui encerclent les balançoires et l'échelle. La tyrolienne et la tour ont disparu. Mais oh miracle! Que se cache-t-il derrière l'aire ancienne? Son extension dans le

Ida avait les yeux bruns

Les yeux bruns d'Ida lui donnaient le regard rêveur. Ses cheveux attachés en un chignon approximatif avaient l’habitude  d’échapper à leur étreinte. Sa bouche fine souriait peu et laissait deviner une certaine nostalgie d’un passé argentin. Elle enserrait sa taille dans un demi-corset qui révélait sa frêle silhouette. Son pas était léger mais lent, trop lent pour une jeune fille de 19 ans. Le matin , après avoir salué sa mère et enfilé son tablier, Ida nourrissait Coco et se servait une grande tasse de thé. Alors arrivaient les premiers clients qu’elle accueillait avec bienveillance et discrétion. Les jours de beau, son premier geste  après la tasse de thé était de préparer la terrasse devant le café. Elle descendait les chaises et essuyait d’un revers de linge la rosée matinale. L’auberge trônait à l’entrée  du village et toisait les passants trop rares. Ida les servait, toujours sérieuse jamais vraiment heureuse.

Un soleil au mois de mai

Un soleil au mois de mai pourrait vous étonner. Il n'est pas réconfortant comme on pourrait l'imaginer mais juste narguant. Il a fait chaud en février et vous croyiez voir arriver l'été. Il a fait froid en mars, vous l'acceptez parce que c'est encore l'hiver après tout. Il a fait froid en avril vous vous résignez: on paie pour le mois de février. Voici venir le joli mois de mai et ses frimas et sa neige en quantité. On se les gèle et on doit ressortir les combinaisons. Cette fois c'en est trop, vous protestez! Mais contre qui? Est-ce le ciel qu'il faut implorer? Ou les multinationales qui participent de près au réchauffement climatique? Le climat se déglingue et on continue à trier nos déchets en toute bonne conscience comme si cela pouvait aider la couche d'ozone. L'individu est conscient et il se sent coupable, la multinationale lui rit au nez!