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Les mamans des copines

Parmi toutes les femmes qui gravitent autour de nous, il en est une catégorie très étonnante : les mamans des copines, parfois des copains. On les rencontre toujours de façon inattendue : dans un bus, lors d'une expo, au Salon du livre ... A chaque fois c'est la même surprise : elles se souviennent de vous, elles savent qui vous êtes et ont cette lueur au fond de l'oeil qui vous dit toute leur reconnaissance ou peut-être leur admiration. Les croiser, c'est toujours sentir une chaleur humaine que vous ne soupçonniez pas.  15 ans que vous ne l'aviez revue, vous pensiez qu'elle ne vous remettrait jamais et pourtant, en sortant du bus elle vous lance timidement :  "J'ai offert votre livre à mon fils". Larme à l'oeil : elle me reconnaît, elle se rappelle que j'étais l'une des convives des anniversaires de son fils dans son garage.  Salon du livre : " Hier, une dame a acheté ton livre, c'était la maman d'une de tes copines."

Grimentz 1990-2024

9h50 au Col du pouce. Se retrouver dans un décor grandiose et sauvage, au pied des Becs de Bosson. Se sentir minuscule devant l’immensité du manteau neigeux (même au mois d’avril). Il y a une trentaine d’années vous étiez là aussi, même plus haut. Vous vous étiez cramponné au Lona 1 puis au Lona 2 ; c’était la récompense d’une semaine de camp de ski dans le groupe moyen-avancé. Ça semblait normal d’accéder aux Becs chaque hiver durant toute son école primaire. Le froid mordait les joues, on lorgnait avec envie la piste noire du kilomètre lancé. On était fier d’y être arrivé.   Aujourd’hui, je ne tenterai pas encore les pistes noires des Becs avec mes enfants même s’ils sont déjà suffisamment aguerris pour pointer leur nez au Col du pouce. Heureuse de leur faire découvrir la station de mon enfance, je guide ma petite famille sur des pistes qui me semblent plus larges et plus longues qu’à l’époque.  C’est ici que j’ai appris à skier. En 1990, les maîtres du cercle scolaire de Cheyres-Châ

Adopter un têtard

 … en 1989, c’était possible. On partait au bord du lac avec la classe d’école enfantine, chacun un bocal en main, on le plongeait dans la rigole en bordure de chemin et hop, un têtard en boîte. Ravis, les enfants ramenaient leur premier animal domestique à la maison que l’on disposait sur le réservoir des toilettes, un endroit humide afin que le crapaud en devenir se sente chez lui…Chaque jour, le biologiste en herbe le nourrissait de mélange pour poisson rouge. On l’observait. Les pattes se profilaient. Juillet, il fallait abandonner le têtard à sa tante pour pouvoir partir à la mer. Elle le nourrirait bien et le laisserait s’échapper dès qu’il aurait des envies de marais. Au retour de l’Italie, le têtard n’était plus. Il avait rejoint sa gouille ou fini dans les égouts. On ne saura jamais. On est têtard que pour un temps.

Un cadeau

Cette petite église, qui est un bijou au cœur de la Broye lacustre, prête ses bancs à la musique une ou deux fois par an : c’est l’heure musicale. Quelques paroissiens, la famille, des fans. Ce soir, il faisait encore jour dehors, les auditeurs se sont installés comme pour la messe. Ils ont été transportés par des harmonies romantiques soutenues par des interprètes sensibles, délicates, intelligentes, humbles. Tout le monde était conquis par la musique. On a applaudi, on a dit merci pour ce cadeau. On n’a pas pu s’empêcher d’afficher un brin de fierté au fond de la pupille en pensant au bonheur que grand-maman ou grand-papa auraient pu ressentir de là-haut. On se dit que cette sensibilité , ils l’avaient déjà eux aussi. Ils nous l’ont peut-être transmise … Bravo cousine!

Les épaulettes

Maman, c’est quoi des « épaulettes » ? Comment expliquer cette mode à un enfant du XXIe siècle ? Une épaulette, c’est comme un coussinet qu’on coud au vêtement au niveau de l’épaule … Regard étonné… Mais ça sert à quoi ? A rien. On trouvait ça joli dans les années 80-90. C’est joli, tu trouves ? C’est une question de point de vue. Si c’est bien dosé ça peut l’être ; ça donne de la structure à une veste, par exemple. Rire. Non mais franchement, c’est ridicule comme mode ! Ah, tu trouves ? Moi j’aime bien. Les épaulettes rendent la tenue un peu plus autoritaire, un peu plus autorisée. Elles donnent une légitimité à la personne qui ose en porter. C’est important pour être pris au sérieux. Ces coussinets sont un détail vestimentaire qui permet aux timides d’exister un peu, de paraître.