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Affichage des articles du mai, 2021

« Je est un monstre »

Un titre plein de promesses. Une publicité renversante. On veut y aller pour se retrouver face à soi-même comme l’annonce et le fait vivre la brochure de l’expo. On imagine une mise en situation, une mise en abîme et des illusions miroitantes. Au lieu de cela, une gentille exposition des œuvres d’un artiste illustrateur tout à fait appréciable, mais pas bouleversante.  C’est étrange. Et si c’était moi le monstre? 

L’écrivain-vigneron

Place de la Fontaine. C’est plutôt la rue unique du village de 400 âmes. Un bled en toute humilité , qui vend du rêve, sur les hauts de Morges.  Je sonne. Une femme magnifique m’ouvre, accompagnée de sa fille de 5 ans. Elle m’invite, moi la groupie inconnue, ainsi que mes beaux-parents et mes enfants, qui attendent dans la voiture. Ici, les gens sont ouverts, généreux et bienveillants. Aucune mauvaise intention, aucune méfiance, aucun égoïsme.  L’écrivain fait son entrée. Il nous propose un café sur la terrasse. Quelle terrasse! Avec vue sur le Léman et les Alpes. Une beauté sublime et somptueuse.  On discute un peu. Tout le monde est timide dans cette scène impromptue.  L’écrivain cultive la vigne de la famille et produit deux vins de pays. Le matin à la vigne, l’après-midi au carnet. Un cliché? Un idéal? Un gentilhomme? Un homme tout simplement. Il mène une autre vie: douce, lente, en harmonie avec un cosmos qui semble juste.  Les cheveux rattachés en chignon, il est aimable bien plu

Le Téméraire

Il est passé par ici, il est passé par là, grand utopiste d'une Bourgogne reconnue. Grandson, Morat, Nancy. Gut, Mut, Blut. Charles.  Par un matin de l'Ascension comme on ne les imagine pas au mois de mai.... nous partons, l'appareil photo à la main. Il pleut, il fait 8 degrés, mais nous sommes de bonne humeur car nous faisons une excursion en famille. Le château est imposant, haut, grand, large, centenaire, il surplombe le lac, mon lac. Un arbre en fleurs nous rappelle que nous sommes au printemps. Nous prenons des photos sous le porche de style savoyard, devant l'arbre fleuri, sous la cheminée, sur la courtine, devant les latrines. Tout pour forger un souvenir d'escapade familiale à porté historique pour nos bambins à l'affût de récits et de belles vues. Le pic-nic est reporté, nous n'irons pas flâner dans les marais à Champ-Pittet. (Oui, maman aime les châteaux...) Alors nous rentrons, un peu déçus quand même par ce temps pourri. Au fond de moi, je me dem

Au fond d’un garage

C’est sombre, ça pue la pisse humaine, il pleut des trombes, on ne sait pas quelle heure il est. Le journaliste les emmène dans son antre de musicien, nostalgique de ses jeunes années. Les bières de la dernière répétition les attendent sur la table basse, celle-ci même qui accueille les poèmes de leurs jeunes ouailles quelques minutes plus tard. Les deux enseignantes utopistes se sont apprêtées: elles rencontrent quand même le fameux critique littéraire de leur quotidien! Ni une, ni deux, on se met à la tâche , à la recherche de la perle. Les textes sont simples, romantiques, touchants de naïveté. L’auteur de poésie s’étonne devant tant de candeur; qu’aurait-il préféré? Le temps passe vite. On lui a volé un après-midi et pourtant, on les a trouvés les lauréats! On le remercie et on s’en retourne mener des doubles vies, suspendues l’espace d’un voyage en train.

Les écrevisses

 « Un marais n’est pas un marécage. » Délia Owens Ma s’en est allée. Les marais sont rassurants. Ça commence par la même syllabe. Le marécage englobe le marais, Ma englobe la marre humide de la frustration. Elle en a eu marre, elle a quitté le marais. La cabane gît dans l’humus, la petite geint d’abandon. Le marais inquiétant s’évapore dans la moiteur et le mystère. C’est épais, ça grouille de vie alors même que tout semble figé. La nature donne ses réponses, l’homme les interprète. Qui veut savoir? En tout cas pas les écrevisses...

Réentendre les Sirènes

 Un doux rayon méridional, une église dans des thermes romains, un Spritz sur une terrasse, des lunettes de soleil à la mode, un air satisfait, un bonheur des profondeurs, les sirènes au loin, les pains parasols,  les oiseaux du soir, l'Italie, tout simplement. Il nous reste quelques tests et bientôt, elle nous accueillera à bras ouverts. Si elle nous manque, nous lui manquons aussi. Elle est généreuse et après une hibernation forcée, la péninsule bénie des dieux essaiera de nous faire oublier cette année morose. Alors on imagine: les plages, la mer, la campagne, les glycines, les jardins privés, la cordialité, l'accueil, la bienveillance, la générosité, l'amitié, la gentillesse ... Et on sourit, de cet air accompli que nous afficherons sur cette terrasse baignée de la lumière chargée d'émotions, d'histoire et d'humanité.

Un ego pathologique

Qu’est-ce donc? Un moi... une estime de soi? Malade? Alors oui , on peut le considérer ainsi ce moi qui ne s’émeut pas assez. Il ne sait même pas où on ressent: -dans le cœur? -dans la tête? -dans le ventre? -sous la peau? Toi, tu sais?  Un peu partout . Ah. C’est bizarre, mais ça ne m’aide pas. Sois à l’écoute. Du silence? Il dit quoi? Qu’on l’a trahi. Ah, tu vois: trahison. Sinon? Qu’il ne mérite pas d’être aimé. Besoin de reconnaissance. C’est bien! Après, on fait quoi? On se tait.