- George Sand, mais ce n’était pas un homme? - Non, c’était une femme écrivain qui a dû prendre un nom d’homme pour être reconnue en tant qu’artiste. Tout comme Marcello, la sculptrice fribourgeoise, Adèle d’Affry. - Ah ces mecs, pourquoi faut-il qu’ils se croient toujours plus importants? Déjà que quand il y a 20 filles et un seul homme, on doit dire « ils »… on se calme les gars !
Des châteaux, à Estavayer, il y en a beaucoup. Trois paraît-il. On évoque rarement le quatrième ... le château d'eau. Bâtisse cylindrique érigée en bordure des champs, un phare de béton, repère des enfants quand on vient de Sévaz en voiture. Endroit prisé des apprentis-tagueurs, le réservoir d'eau de la ville staviacoise trône, visible de loin, en symbole de modernité, du temps qui passe tout en laissant vivre la cité. Dans le quartier qui jouxte la tour, on joue au foot, on fait une grillade, on se prête la voiture. Cet édifice est hideux. Pourtant, la tour de guet veille sur les gens venus nombreux dans les années nonante, fuyant la guerre souvent, les discriminations, la pauvreté, des conditions de vie impossibles. Les familles y restent car elles sont d'ici maintenant. D'ailleurs, on a changé de siècle, nouvel horizon, on a habillé le château d'eau de tags étudiés, c'est désormais une oeuvre d'art contemporain.
Un jeudi soir à 19h30, les enfants et les jeunes ont investi les sièges de la salle de l’Equilibre. Ils sont venus avec leurs parents ou leurs enseignants; ils faisaient partie du public de la Société des concerts de Fribourg. L’enseignant de piano, enthousiaste, leur expliquait les micros, les gens qui travaillent dans les coulisses, les musiciens qui répètent juste avant de commencer. L’étincelle frétillait. Ce jeudi soir deviendrait un souvenir marquant de leur expérience de mélomanes. L’Orchestre de chambre de Fribourg s’est investi en musiciens passionnés sous la baguette du chef hongrois. Le journaliste a annoncé des tableaux impressionnistes, évoqué la cécité de Claude Monet à la fin de sa vie, tout le public a ressenti la musique d’un nouveau siècle. Le pianiste, touchant d’humilité, a servi le concerto de Grieg avec finesse et force. On entendait la dentelle de la joie, la badinerie de la vie mais son drame et sa révolte aussi. Cette condition humaine que dit si bien l’Art....
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