Premier texte de l'année

 Le 1er janvier, c'est un lendemain d'hier comme les autres, fois mille. On a vécu LA soirée de l'année (en temps de pandémie c'est beaucoup dire), on a tout misé sur l'ultime parce que c'est un anniversaire, un passage, un creux qui donne le vertige (alors on a peur de mal fêter le saut surtout quand il paraît si incertain) ; et on se retrouve à ranger le lendemain, balayant les serpentins et les miettes d'une année chaotique et effroyable pour le genre humain. On débiote la carcasse du chapon, on essuie le gras qui coule sur le buffet de cuisine, on remise les restes pour s'en resservir toute la semaine, on lave les nappes, on remet la table à sa juste place. On a l'impression d'avoir vécu une illusion, un moment festif alors que rien ne le permet. La nostalgie est là, assise au coin du banc de la cuisine. Elle nous observe, mélancolique et souffle des effluves d'un vin d'antan, quand rien ne nous empêchait d'ouvrir une bouteille pour les amis venus par dizaines. Le labeur terminé, la machine à laver enclenchée, on s'affale sur le canapé, on ouvre encore un flacon d'un vin nous rappelant nos dernières vacances, il y des mois, et on se laisse transporter par ... l'art. Cet art que le virus veut tuer, il est là bien vivant et tenace. Le concerto di Capodanno de la Fenice embaume les âmes par des notes grandioses et festives, nous donnant l'espoir que tout n'est pas mort, que l'art survivra et qu'il continuera à nous faire oublier en ressentant des émotions qu'on a peine à reconnaître. Merci l'art, les artistes, la musique et la vie! Dans cette crise, l'âme peut s'en sortir. 

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