Bernardel

Il dormait depuis vingt ans dans son coffre devenu vert olive à force d’usure. Un jour, maman s’en empare et l’apporte à son fiston devenu grand à force d’obstination et d’optimisme. 

Lorsque tout le monde est parti, le jeune homme au front déjà marqué par les ans ouvre ce graal abandonné si longtemps. Il tremble. Bernardel n’a pas changé malgré ses 130 ans. C’est un illustre ancêtre, fringant comme aux premiers jours. Seule son étiquette trahit son âge. L’ancien violoniste frémit lorsqu’il fait résonner un son ample et généreux. Sa main droite n’a rien perdu de sa finesse! Sa main gauche obéit à nouveau à ses ordres mentaux. Il ose deux notes. Esquisse le concerto, non se rabat sur le Liebesleid. Il y parvient! Il est satisfait! 

Ainsi, on peut tirer un archet pour le plaisir! 

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