Un déjeuner sur l'herbe.
Elle leur a donné rendez-vous dans cette auberge idyllique de leur jeunesse. En tant qu’autochtones, celles d’ici l’avaient oubliée. Elle non. C’était resté le lieu féérique de ses années en Suisse. Le même mobilier romantique en fer forgé, la même vue, le pont en plus au loin, les mêmes haies alignées, les mêmes hortensias blancs « boules de neige », le même tilleul en guise de parasol, la véranda mythique, ouverte pour l’été. Les copines d’alors se sont installées sur la terrasse. Elles ont pris des photos comme à l’époque ; elles les posteront sur les réseaux sociaux. Des années qu’elles ne s’étaient pas revues. Elles sont pimpantes, elles sont venues seules, elles sont libres pour un matin et un petit déjeuner d’hôtel bien mérité. Des dizaines d’années plus tôt, elles suivaient les cours à l’école secondaire, studieuses, travailleuses, sérieuses. Elles savaient que c’était le chemin à suivre. Elles étaient ensuite allées au collège, à la ville, puis leur...