Éphémères

20 janvier 2023, la Comédie française présente "La Cerisaie" de Tchekhov. Je ne connais pas, je prends le billet, peine à comprendre la pièce en la lisant dans le TGV. Trop de personnages. Je ne m'y retrouve pas. Curieuse et pleine d'admiration, je franchis l'entrée de la Comédie française comme on entre dans un temple. Je prends place sur mon strapontin. Deux heures trente assise sur une fesse, je m'abreuve des paroles et des pensées. On comprend mieux les personnages lorsqu'ils sont joués, et d'une telle manière! Il n'y a pas d'entracte pour reprendre son souffle. On est pris par le drame, on connait la fin sans vraiment savoir. Alors on se laisse émouvoir. C'est une fresque de l'histoire sociale d'une Russie aristocrate et décadente. C'est la fin d'un régime, d'une société, d'un système, le tombeau de valeurs pourtant mortes depuis longtemps. C'est la fin d'un siècle, c'est la fin des illusions que l&#

Cinq ans qu'elle avait quitté la Suisse. Cinq ans qu'elles ne s'étaient pas revues. Un petit coup de réseau social et le contact est réactivé. Je suis dans le TGV pour Paris, elle m'écrit, par hasard ou presque. Rendez-vous est donné le lendemain entre son travail et la répétition de chorale, entre mon cours et mon hôtel, entre la 4 et la 6.  Je me balade boulevard Saint-Michel. C'est bien, ça promet du lèche-vitrine même si c'est utopique, même si on n'a pas le temps. "Paris c'est bien à pied", me dit la collègue écolo de la première journée de cours. C'est bien, oui, mais c'est long. Je me trompe, évidemment, vais trop loin, jusqu'au lion, reviens en arrière. Finalement, tout le monde est à l'heure...15 minutes de retard. Personne n'a changé. Nous sommes ces mamans actives qui menons deux vies en une et qui prenons à coeur de bien éduquer notre progéniture en leur inculquant un peu de musique classique et un peu de musées.