Le sabre de Damoclès

Courbé, lourd, rutilant, prêt au carnage, dessiné au-dessus de la tête comme un rapace prompt à plonger sur sa proie. On l'oublie, puis on le revoit; on l'apprivoise, puis on imagine tous ses coups. Quand l'image s'estompe, les médecins vous le re-dessinent, à grands traits pesés. Quand le mirage se fait lourd, c'est la tragédie grecque et toute sa fatalité. Y'a ceux qui s'en foutent, y'a ceux qui dramatisent et puis il y a celle qui est sous le glaive. Esquive à gauche, espoir à droite, le jour fatidique est renvoyé comme pour donner plus de tension au tragique. On imagine tout et on se prépare au pire. Vient le jour de la condamnation. On a pensé à toutes les trames possibles, toutes les trajectoires de ce sabre; mais pas ce scénario: le salut. Sauvée! Aucune anomalie! L'épée s'efface pour laisser place à la vie, l'air, l'existence soudainement rallongée! Alors, les poumons prennent plus d'air, les épaules s'abaissent, on regarde vers le ciel où le sabre a disparu. Ces cinq mois d'attente se transforment en cauchemar trépassé. Aujourd'hui, place à la vie, tout simplement.


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