Pèlerinage de la Toussaint

Les enfants de chœur ne s’inclinent plus devant l’autel. Des ceps de vigne remplacent le chemin de croix en céramique. La madone a cédé sa place à des saints, les autels latéraux sont pourvus de testostérone. Et le reliquaire ? Envolé. Sa niche est recouverte d’une image votive. Au lieu du tabernacle naïf , un beau buffet éclairé par derrière. Seules les fresques, les deux statues de bois médiévales, l’orgue et le chœur sont restés pour tout repère. Les cloches sonnent toujours aux mêmes moments, mais le vieux sacristain est depuis longtemps enterré. De jeunes sacristines officient en jeans slims, du haut de leurs seize ans. L’église de Font demeure malgré le temps, balayée par les vents et les âges.
On quitte les lieux d’une jeunesse bénie pour rejoindre les ancêtres ensevelis dans notre paroisse d’origine. Cheyres et ses quelques envieux nous observent au passage. Les tombes d’Odile et d’Alfred sont fleuries, celle de tante aussi. Les lieux sont accueillants et sereins comme depuis longtemps.
Notre pèlerinage nous guide encore sur les pas de notre passé: la Grappe. On a tout refait, bien sûr! Il n’y a plus la salle derrière qui avait servi de jeu de boules puis de salle de banquet. La brasserie est petite mais bien restaurée. Quelques photos d’antan sont les témoins d’une activité séculaire.
Puis il pleut des cordes. Pas de pèlerinage au lac mais nous montons vers les Granges pour rejoindre l’oratoire de Bonnefontaine. Nous y arrivons par « l’étroit sentier »; il pleut encore. La Vierge est là, qui attend ses pèlerins. Trois bougies, une prière et nous voici repartis entonnant l’Ave Maria du coin.
Les siècles passent et les rites demeurent. « Heureux les humbles ».

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