Triangle (atelier d'écriture)

On va prendre trois parasols. Mais on les choisit disposés en triangle, comme ça les enfants pourront jouer au centre et on sera peinards sur nos chaises longues. Le triangle c'est super: ça réunit sans entamer les personnalités. C'est un peu la grappe de raisin avec tous ses grains indépendants reliés entre eux. C'est un peu le fédéralisme: la loyauté dans le respect des individualités. Bon, c'est aussi la trinité, mais cette bande de machos en trio, on les laisse à d'autres. (Même s'ils ont inspiré l'art du Moyen Age à aujourd'hui.) Trois c'est toujours bien, ça permet de n'être jamais seul quand l'autre va aux toilettes. Et puis, c'est moins impressionnant que le cercle, trop parfait, plus intéressant que le carré, trop terre-à-terre, plus symétrique que le trapèze, trop indécis. Le triangle ça réunit tout le monde, c'est précis, sans doute ni opacité. C'est sûr, c'est vrai, c'est juste. Le triangle isocèle de préférence, pour l'égalité. Parce que les autres sont trop farfelus, parce qu'ils font peur par leur asymétrie, qui induit un manque de confiance en soi, c'est sûr! Enfin, le triangle, parce qu'ils permet de tout goûter et de donner à parts égales. Mais attention: les triangles qui s'attirent deviennent trop carrés!

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