Norma

-T’as vu à l’opéra de Zürich il y a ...
-Norma! On va l’écouter ?
-Alors moi j’y vais avec François.
-...
Il aura fallu attendre quelques années avant que j’aie la chance d’écouter le chef-d’œuvre de Bellini. Un soir de déconfinement, dans un salon digne d’un petit intérieur bourgeois, affalés sur le canapé suédois, nous sommes happés par les notes bouleversantes de cette tragédie. Malgré un décor franquiste et austère, Norma nous emmène sous les cieux d’un « Casta diva »  d’une finesse et d’une pureté légère et touchante. Le drame est profond, les enjeux complexes et entremêlés. La jalousie, la haine, la patrie, le devoir, la justice, l’amour sacré, l’amour profane, l’amour filial, la piété, la pitié, le pardon, le sacrifice. Toute l’épaisseur des sentiments humains sont là et vous soufflent au passage, deux heures durant, telle une bombe émotionnelle. On admire la matrone, on déteste l’infidèle. On prend la diva pour une folle, on déplore l’amitié des deux rivales. On s’insurge, on comprend, on pardonne. Devant le bûcher, Norma dévoile toute sa profondeur, son humanité et son sens du devoir. Elle entraîne son amant dans sa chute parce qu’il est dans la faute et les spectateurs épris de la diva, pas si chaste, mais ô combien émouvante ! L’auditeur pleure et se sent tout remué. On a touché ses tripes , il expire sa catharsis.
Et on rend hommage au génie romantique, au génie italien, aux artistes qui nous permettent de vivre de pareilles émotions.

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