L'été indien

Il fait bon, il fait doux, les hirondelles s’envolent en nuées. Depuis mon canapé d’extérieur, sur la terrasse du haut, j’observe leur  agitation furtive, qui ne durera que quelques soirs. Derrière moi, le quartier, qui semble tout droit sorti d’un décor de film se déroulant au Maghreb ou sur une île des Cyclades. Atlas n’est pas loin, qui toise, hagard, le crépuscule d’un monde épuisé. La soirée semble douce, et pourtant, il y en a trop pour que l’on se sente rassuré. L’été se prolonge et on l’apprécie.  Mais c’est la mousson fraîche d’une fin d’été frissonnante que l’on attendrait. On aurait rangé les meubles d’été, sorti nos cirés et on passerait nos  soirées au salon avec une tisane de verveine citronnée. Ça dure, ça finit par nous inquiéter.  Et voilà que les cyniques prophétisent et que les pessimistes râlent. Alors on fait des panneaux, des manifestations pour changer ce monde en désuétude. On s’insurge, on crache sur le capitalisme et on pleure quand il se meurt. On applaudit les héros de notre siècle et on laisse l’Etat social s’amenuiser. Le genre humain est pétri de contradictions. C’est pourquoi, on se demande : « Si l’homme est capable de détruire sa planète, sera-t-il capable d’améliorer son monde? »

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