Se promener dans une bibliothèque ancestrale.

La proposition d'écriture est lancée. Une demi-heure. Je ne dois pas écrire. Mes lombaires m'expulsent de ma chaise à demi-bascule. Frétillante mais discrète, je me laisse aller à des errances bibliophiles. Je me revois étudiante au collège, découvrant avec enthousiasme la littérature, la philosophie, Jaspers, Delerm (même si je n'aime pas la bière). Quelle chance pour ces étudiants d'avoir un monde à portée de main : l'univers de la pensée et de l'art. On leur offre un échantillon du trésor de l'humain. Ils sont trop jeunes, ils ne savent pas que c'est un privilège ; que dans la vraie vie, leur déclaration d'impôt se foutra pas mal de Louise Labé ; que la philosophie de Platon ne se limite pas au mot "platonique" ; que les mythes, s'ils ne les connaissent pas, disparaîtront comme les dictionnaires. Si Kevin ne s'intéresse pas à la poésie, comment lui expliquer qu'une partie de foot est un condensé de la vie ? Si le jeune footballeur n'ose percevoir l'amertume de certains sentiments, saura-t-il voir la poésie d'un but historique ? Tout est là : dans l'exaltation de l'être humain.

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