Aux thermes

L'odeur de la mousse à raser. Celle des hommes nés pendant "la guerre". Un bonnet rouge à fronces sur la tête, des lunettes d'une marque italienne, Madame Mayor papote avec Violetta. "Vos rosiers sont si beaux! Comment faites-vous? " On barbote dans les eaux thermales un matin de semaine. Les maisons sont étroites, proprettes, les rosiers grimpent le long des façades anciennes. Les petits jardins embaument une lenteur de vivre, un rythme de XXe siècle, d'ouvriers des CFF à la retraite dans un quartier d'immigrés. 
Au loin, à l'horizon des Trente glorieuses, je vois ce couple tout étonné et humble. Les jeunes gens s'installent dans cette petite bâtisse qui sera leur idéal. Dans ce potager, à l'arrière de la maison, ils cultiveront leurs valeurs, celles des anciens qui leur plaisent et les plus modernes qui leur permettront de rêver. 
A l'odeur des rosiers en fleurs, je comprends pourquoi j'ai ce si doux souvenir quand je vois ces maisons d'ouvriers d'un autre temps.

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