Le goût du cervelas.

Tradition toute helvétique: griller un cervelas le 1er août. Ayant à coeur de faire connaître la tradition patriotique à mes enfants et pour chambrer ceux qui trouvent cette fête artificielle car inventée en 1848, j'achète six cervelas en action afin de les présenter en entrée à mes hôtes à l'occasion de la fête nationale. L'effet est réussi: les uns sont charmés par l'attention "nostalgie", les autres mangent leur dû en grimaçant et en lorgnant vers le grill pour deviner la suite du repas. 

Quelques jours plus tard, il faut finir ces cervelas qui restent. En enlevant la peau de ces saucisses à tout, à rien, j'en pique un petit morceau cru. Souvenirs. C'est salé, c'est rose et spongieux, c'est fumé, c'est de la viande sans en avoir l'air, de la saucisse aux restes, à ce que l'on ne peut pas manger. C'est typiquement suisse et ça te rappelle d'où tu viens. Enfant, tu savais qu'il y en aurait presque tout le temps dans le frigo ; que grand-papa t'en donnerait un petit morceau pour tes dix heures et que, comble du bonheur, tu pourrais en faire un plat très sain pour le dimanche soir : de la salade !

Tu te dis que ce serait dommage de priver ses enfants de ce petit plaisir simple. Désormais, on en glissera parfois dans le tiroir inférieur du frigo, des fois qu'on ne saurait pas quoi se mettre sous la dent à l'apéro ...


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