Sonate au Clair de lune.

 « Tu me joues le Clair de lune ?  Ma maman me le jouait souvent. » Le vieillard édenté et tanné regarde la jeune pianiste, une étincelle dans son regard jusqu’alors perdu dans un horizon nébuleux. Touchée, l’amatrice de piano, de passage pour quelques mois dans la ville des Médicis, cherche, s’affaire, trouve, photocopie la partition. Le jeudi suivant, l’enfant de huitante ans est au rendez-vous. L’étudiante joue pour lui. « Ce n’est pas ça. » Non, bien sûr, elle avait pris Debussy. Elle reviendra avec Beethoven. Le jeudi d’après, au centre social installé dans une église désaffectée, la pianiste hebdomadaire déchiffre la sonate au Clair de lune de Ludwig van Beethoven. Le vieillard s’appuie sur le dossier de sa chaise en bois. Il sourit, il a entendu cette pièce que sa maman lui jouait enfant. Une berceuse à huitante ans, c’est comme un cadeau du ciel.

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