Adopter un têtard

 …en 1989, c’était possible. On partait au bord du lac avec la classe d’école enfantine, chacun un bocal en main, on le plongeait dans la rigole en bordure de chemin et hop, un têtard en boîte. Ravis, les enfants ramenaient leur premier animal domestique à la maison que l’on disposait sur le réservoir des toilettes, un endroit humide afin que le crapaud en devenir se sente chez lui…Chaque jour, le biologiste en herbe le nourrissait de mélange pour poisson rouge. On l’observait. Les pattes se profilaient. Juillet, il fallait abandonner le têtard à sa tante pour pouvoir partir à la mer. Elle le nourrirait bien et le laisserait s’échapper dès qu’il aurait des envies de marais. Au retour de l’Italie, le têtard n’était plus. Il avait rejoint sa gouille ou fini dans les égouts. On ne saura jamais. On est têtard que pour un temps.

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