Exercice pour mes élèves, en lien avec « Le dernier jour d’un condamné « .

Exercice d’écriture : DJC 26 mars 2020 Lise Michel

Quoi écrire ?

Avant, on avait notre routine, un train-train quotidien effréné qui ne laissait pas beaucoup de place à l’imprévu ni aux loisirs. On allait travailler tous les matins, en transport public occasionnellement, à vélo au printemps. On saluait les voisins et les collègues tout en pensant au lendemain. La vie était rythmée et toujours au cœur de l’émotion. Et puis, les élèves nous teintaient de cheveux gris à force de bêtises et de mauvaise volonté. Ils nous poussaient à bout juste par provocation, pour tester notre résistance. Rien de personnel, juste un jeu mesquin. Pourtant, ils offraient aussi, parfois, l’espace d’un espoir pour l’humanité : une sensibilité, une soif de justice et de curiosité qui donnaient la foi en l’homme. Ils étaient bruyants mais attachants. En rentrant à la maison, je retrouvais ma petite famille et c’était une fête, tout fatigués mais pleinement heureux.
Aujourd’hui, la plupart des gens tournent en rond à l’idée de rester chez eux. Depuis le 14 mars, nous sommes « confinés ». Plus d’école, plus d’élèves, plus de magasin, plus de cours de yoga. Le bien-être se résume à une douche quotidienne et l’activité physique aux escaliers que l’on parcourt de haut en bas à longueur de journée. Certains s’ennuient. Comment le pourrais-je entre les cours à donner online, les questions des élèves, la cuisine, les enfants, le ménage, les courses. Après le TJ, je fais mine de prendre un livre mais ne le lis pas, trop fatiguée à l’idée de lire ne serait-ce qu’une page. Pourtant j’avais des projets pour cette période de confinement. Mais je n’ai rien pu mettre en œuvre tant le quotidien est prenant. Pas une minute ! La routine s’est réinstallée mais dans notre microcosme familial. Les enfants dorment bien et grandissent à vue d’œil. Ils sont heureux d’avoir leurs parents pour eux et tristes de ne plus aller à l’école. Parfois, il faut essuyer un chagrin puis faire un câlin pour remonter le moral des troupes. L’émotion est toujours là.
Demain, ce confinement ne sera qu’un vieux cauchemar et nous pourrons reprendre nos activités extra-familiales et extra-scolaires. Oh, il n’y aura pas grand chose : un souper par ci, un apéro par là et peut-être enfin le temps pour commencer mon bouquin ! Notre vie reprendra son train-train et on pourra surtout revoir nos proches pour fêter le retour du printemps !

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