Premier jour du printemps

Tout devrait s’agiter et pourtant tout est las. Le monde est en suspension, il retient son souffle en attendant. En attendant quoi ? Des nouvelles, un changement, la fin de ce cauchemar. On ne projette rien sinon le repas du soir, on se nourrit d’espoir et de petits plaisirs. Ose-t-on sortir ? Ose-t-on aller en course ? Ose-t-on promener ses enfants ? Ose-t-on saluer la voisine ? La distance sociale qu’avaient instaurée les écrans s’accentue avec ce fichu virus. La technologie règne, maîtresse du monde. On aimerait prendre un livre et s’arrêter. Mais on ne peut pas. Sollicités de part et d’autre, seul le TJ nous cloue sur un canapé. Et puis on agit, par lassitude et par survie. On fait perdurer les rituels, persuadés que notre humanité en dépend. Et finalement, on prie, pour tous ceux qui sont gravement touchés, pour qui les rituels ont cessé.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Un déjeuner sur l'herbe.

C’est aussi ça l’Italie.

Les épaulettes