Derborence

 « Le mot chante doux »... mais rude aussi! L’éboulement a tout emporté. La nature a repris sa place, elle a tout repris. L’homme n’y est plus que curieux ou aventurier, alpiniste ou randonneur averti. Une bande de littéraires se lancent en quête de l’authenticité ramuzienne, un samedi d’août, sur les routes chaotiques de l’impressionnant Valais. Que vont-ils chercher? Des lieux qui ont marqué leur bibliothèque. Pourquoi s’engouffrent-ils dans ces routes sinueuses? Peut-être pour prouver « qu’ils ont vu »... Qu’ont-ils-ils vu? Un magnifique paysage, monumental, époustouflant, respectable, mystique. Et un petit lac artificiel voulu par la nature, très charmant. Pourquoi s’y aventurent-ils en famille? Parce que c’est le doyen qui l’a proposé et que ma foi, ils sont tous dans la littérature ou l’art.... Et voilà nos citadins partis en quête d’authenticité. Le voyage leur prendra un demi-matin et leur vaudra quelques cheveux gris, notamment à travers les vignes escarpées des coteaux valaisans. A la ville, on n’a pas de voiture de montagne. Après quelques tours de sang, moult coups de klaxon dans les tunnels à sens unique et le croisement avec un bus postal, nos aventuriers aperçoivent la paroi majestueuse. Il fait 35 degrés en bas, 25 en haut. On se balade le long du sentier du lac en prenant des dizaines de photos pour immortaliser la quête. On mange des cannelloni « Ramuz » accompagnés du dernier passage du fameux roman et on trouve ça bon. On va encore voir l’éboulement et on est impressionné. Dernière photo, dernier pipi avant de quitter le lieu mystérieux et on se demande: « Mais qu’allaient-ils chercher là-haut? »

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