Le pédalo, c'est la vie!

 Les vacances en Italie ne vont pas sans la sortie en pédalo. Moment crucial des vacances. Tout le monde l’attend avec impatience et se réjouit lorsqu’il arrive enfin. Alors, on court chercher son chapeau, sa crème solaire ou n’importe quoi de très utile pour enfin atterrir les fesses dans la petite gouille laissée…par une vaguelette, c’est certain.

-Le 7 là-bas.

-Quoi ? Sans toboggan ?

-On peut pas, c’est trop dangereux quand on ne sait pas nager !

-Le pédalo orange ?

-Oui, décroche le mousqueton !

-Pouah, y a plein d’algues !

-Oh ben ça va, fais pas de chichis!

-Tu as mis de la crème solaire ?

-Mais oui, bien sûr !

-Et les manchons ? Tu as pensé aux manchons ?

-On a tout ! C’est bon ! Je vous pousse !

-Papa, on peut aller derrière les rochers ?

-Mais non, vous n’y pensez pas ! C’est INTERDIT ! Il y a des requins.

Toute ma vie, j’ai cru que les requins pouvaient surgir entre les deux digues, nous épiant tout en se léchant les babines, voraces, affamés. Jamais je n’ai nagé sereinement entre les deux lignes de rochers. Dès que j’y suis, j’accélère la brasse. Du coup, je perpétue la tradition : mes enfants seront dans la psychose des « dents de la mer ». Les requins peuvent pénétrer dans la zone de baignade tiède et calme pour ne faire qu’une bouchée de vos gambettes ! 

Moi, j’avais pourtant la solution : mettre des filets entre les rochers pour empêcher les squales de passer. Mais apparemment, les bagnini n’ont pas vu le film … Ils ont quand même deux rangées de dents les requins … 

 

-On fait la course avec ceux-là !

-Allez hop suisse papa !

-C’est quelle heure ?

-On n’a pas de montre. 

-Tu penses qu’on est parti quand ?

-Oh, il doit rester dix minutes. 

-On va jusqu’au panneau et on revient.

On revient avec cinq minutes d’avance. Les enfants ont adoré, les parents et les grands-parents aussi. C’est sûr, l’année prochaine on prendra un pédalo avec toboggan !

Le pédalo c’est la vie. Les vacances sur les flots, des marins d’eau douce sur l’onde salée, qui voguent doucement, sans craindre le mal de mer. Non, on ne s’aventure pas au-delà des rochers. Les salvataggi auraient tôt fait de nous le déconseiller. Et pourtant, ce doit être si beau là-bas, si bleu foncé, si sauvage, si imprévisible ! Mais il faut connaître… les lacustres ne sauraient être aussi présomptueux. Avec leurs connaissances de la navigation dominicale, ils ne feraient pas le poids face aux vagues de l’Adriatique.

On peut cependant imaginer, fermer les yeux et humer l’air du large, s’emplir de la douceur du sud pour une année entière. Et si on a la nostalgie, on peut louer un bateau à pédale à la plage d’Estavayer. Il y a aussi une digue, de rondins celle-ci, une petite onde les jours sereins et de trop grosses vagues par temps de bise, ou pire : de bise noire ! Ces jours-là, les pédalos sont interdits, il y a des moutons.  On ne bravera pas l’interdit chez nous, ni là-bas. On est suisse ou on ne l’est pas. Alors oui pour l’aventure marine mais non aux transgressions ! Les requins et les moutons veillent…

 

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