Phèdre! à 17h dimanche après-midi

16h30: les amateurs de tragédie, les amoureux de l’antiquité, les collégiens de 1968, ceux qui veulent montrer qu’ils s’y connaissent, les fidèles qui ont l’abonnement, ceux qui sont invités, le 4e âge, le 3e âge, ils font tous la file, impatients de montrer leur pass-covid et paniqués à l'idée d'avoir oublié leur carte d'identité. C'est lent, on avance au pas de fourmi, on choisit sa place tout étonné de pouvoir s'asseoir à côté  d'inconnus et ceci sans masque. Cela peut clairement être un désagrément cette absence de masque; qui l'eût cru! Surtout en fin de journée... L'ambiance est moite. Les gens ne semblent pas plus détendus qu'avant le Covid. On se pique la place, on s'énerve, on se déplace, on s'assied. 

L'acteur entre en scène: ça a commencé? Ah non, c'est le préambule. Ou bien, ça a commencé? Le comédien nous emmène en Grèce, au 5e siècle avant J-C, le public se laisse bercer par les mythes connus et ressassés, mais toujours plaisant à écouter. Et puis, commence l'action. On comprend les enjeux, oui, parce que même si on a lu la pièce jadis et qu'on fait mine de savoir, en fait on ne se souvient plus très bien des détails...

Baladés d'acte en acte, l'acteur se démène, narre, joue, déclame, imite, c'est génial et drôle. Une tragédie désamorcée! La catharsis a opéré. C'est sûr, on a compris la leçon:  les Cougars, c'est pas bien et mentir est malsain... Le funeste devient risible et la dépression inutile. Bravo l'artiste et merci d'avoir rendu hommage à un monument. On rentre tout requinqué!


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